Codes Conso "Une plongée au cœur de la 5G"


Podcast produit en collaboration avec l’Agence nationale des fréquences (ANFR).

 


Episode 8 : Codes Conso "Une plongée au cœur de la 5G"

 

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Aujourd’hui,  je vous propose une plongée au cœur de la 5G et de son encadrement. Depuis fin 2020, les plus gros opérateurs téléphoniques ont tous activé cette 5ème génération de réseau mobile dans les grandes villes de France.

 

Plusieurs intérêts à la 5G :

 

  • répondre à notre consommation toujours plus importante de data,
  • éviter la saturation des réseaux,
  • permettre une montée en débit significative pour envisager de nouveaux services.

La première génération de réseau est née en 1986 et permettait de passer des appels. La seconde d'envoyer des SMS. Puis en 2004, la 3G a rendu possible l'Internet mobile. Quant à la 4G, qui est apparue en 2011, elle a permis de développer les usages de l'Internet mobile avec une plus grande rapidité.

 

La 5G sera dans la continuité de ces évolutions, mais de nouvelles innovations technologiques permettront  à terme une révolution des usages dans de nombreux domaines, notamment professionnels. Par exemple, dans les transports avec une meilleure gestion du trafic des véhicules, avec des navettes autonomes, ou dans la transformation de l’industrie pour connecter les machines et les robots, ou encore pour une meilleure gestion des villes, leur éclairage, les déchets…

 

Mais comme tout changement, la 5G soulève un grand nombre de débats. Les antennes qui sont installées pour la faire fonctionner génèrent de plus en plus d’inquiétudes sur les effets des ondes électromagnétiques sur le public.

 

Comment s’assurer que l’exposition aux ondes reste faible avec cette nouvelle technologie ?  Comment mesure t'on la 5G ? Les ondes ? Comment vérifie t’on la conformité de nos téléphones mobiles qui émettent de la 5G ?

 

C’est en immersion à l’Agence nationale des fréquences (ANFR) que nous allons pouvoir comprendre tous ces enjeux. Pour ce faire, Je suis avec: Ilham SEF-SOUF et Ourouk JAWAD  ingénieurs radio fréquence au sein du département d’études sur l’exposition du public à l’Agence nationale des fréquences.

 

Bonjour !

 

Il-ham SEF-SOUF : Bonjour Valérie

 

Ourouk JAWAD : Bonjour Valérie

 

Journaliste : Meilleur débit, meilleure densité et une latence divisée par dix, c’est vrai que la 5G, pour beaucoup de nos auditeurs accrocs comme moi au digital, c’est plutôt attirant… Mais les ondes que cela dégage m’inquiètent aussi… est ce que la 5G a un impact sur l’exposition ?

 

Ilham SEFSOUF : Une chose importante : la 5G utilise pour transmettre les données une technologie comparable à celle de la 4G mais avec bien sûr quelques nouveautés en plus. La 5G utilise des bandes de fréquences déjà exploitées pour la 4G et dans ce cas, il n’y a pas vraiment de changement pour l’exposition. La 5G utilise également des nouvelles bandes de fréquences, plus larges, qui permettent un nouveau type d’antennes à faisceaux orientables. Ces antennes à faisceau orientables permettent de cibler l’envoi des données vers les utilisateurs et donc d’optimiser les ressources de l’antenne.

 

Globalement, l’ANFR évalue que l’augmentation de l’exposition globale liée à la 5G sera faible et comparable à celle qu’on a observé lors du passage de la 3G à la 4G. Les niveaux d’exposition restent faibles.

 

JOURNALISTE : C’est plutôt rassurant. Mais comment sait-on ce que les antennes 5G dégagent en terme d’ondes: comment la mesure t’on au global ?

 

Ilham SEFSOUF : Cela fait partie des missions de l’ANFR de contrôle et de surveillance de l’exposition du public aux ondes. L’ANFR veille, en effet, au respect des valeurs limites réglementaire d’exposition. Pour cela l’ANFR met à jour le protocole de mesure de l’exposition aux ondes qui est mis en œuvre par des laboratoires accrédités COFRAC. Chaque année, plusieurs milliers de mesures sont réalisées sur tout le territoire, les résultats de ces mesures sont rendues publiques et consultables sur le site cartoradio.fr qui est une carte interactive où vous retrouvez également l’ensemble des sites radioélectriques. A ce jour, plus de 60 000 mesures sont consultables.

 

Pour accompagner le déploiement de la 5G, l’ANFR a lancé un vaste programme de mesures sur 1500 sites 5G pour lesquels des mesures sont réalisées avant la mise en service de la 5G puis 4 et 8 mois après leur mise en service. L’objectif est de suivre l’évolution de l’exposition en fonction de l’accroissement du trafic.

 

En complément de cette campagne de mesures nationale, l’ANFR a également déployé des sondes autonomes dans quelques métropoles comme Paris, Nantes, Marseille… en visibilité directe de sites 5G. Ces capteurs permettent de mesurer jour et nuit l’exposition globale aux radiofréquences et de communiquer les résultats en temps réel sur le site observatoiredesondes.fr. On découvre donc les résultats en même temps que le public.

 

En parallèle de ces mesures, nous sommes sur un projet ambitieux dans le cadre  du PNSE 4 (Plan national santé environnement) qui consiste à modéliser à l’échelle nationale l’exposition à travers une simulation numérique. Le public pourra accéder à une carte de l’exposition partout en France et pourra également accéder à son exposition localisée grâce à l’application Open Barres (épeler pr pas confondre avec OPEN BAR) de l’ANFR.

 

JOURNALISTE : Il y a aussi les ondes 5G qui sortent de nos téléphones mobiles, c’est quelque chose que l’on peut mesurer ?

 

Ourouk JAWAD : Bien entendu, cela s’appelle le Débit d’Absorption Spécifique ou DAS, c'est la mesure de l’énergie transportée par les ondes électromagnétiques  et absorbée par le corps humain lorsque le mobile est en émission. Des valeurs limites de DAS à ne pas dépasser sont définies  dans la réglementation. Tous les téléphones vendus en France doivent respecter ces valeurs limites. L’ANFR est d’ailleurs en charge de surveiller le respect de cette réglementation.

 

JOURNALISTE : Et comment vous procédez  pour contrôler le DAS d'un téléphone ?

 

Ourouk JAWAD : L’ANFR procède à des contrôles inopinés sur les lieux de vente. Elle vérifie le marquage et la documentation accompagnant les téléphones et elle réalise également des mesures de contrôles du DAS.

 

Lors de ses contrôles de conformité en DAS, l’ANFR cherche à déterminer le DAS maximal qui peut être produit par un téléphone. En laboratoire, donc dans un environnement contrôlé,  le téléphone est ainsi bloqué à puissance maximale à l’aide d’antennes et de générateur de laboratoire. Cette configuration est mise en œuvre pour chaque bande de fréquences et pour chaque technologie dans les différentes positions correspondant aux différents u sages, près de la tête ou près du tronc ou sur un membre.

 

La détermination du DAS nécessite l’utilisation de sonde de mesure, ce qui rend impossible les contrôles de conformité sur les êtres vivants. On a recours à un mannequin, dispositif simulant le corps humain. Ce mannequin a la forme d’une tête pour l’évaluation du DAS tête et d’un plan pour le DAS tronc et le DAS membres. Il est rempli de liquide homogène simulant les tissus humains, en particulier vis-à-vis de l’échauffement. Le téléphone est placé par rapport au mannequin dans les positions fixées par les normes, en particulier à puissance maximale.

 

La valeur mesurée doit être inférieure à 2watt par kilogramme pour le DAS tête et tronc et inférieure à 4 watt par kilogramme pour le DAS membre.

 

JOURNALISTE : Que se passe t’il si  les résultats ne sont pas bons ?

 

Ourouk JAWAD : En cas de non-conformité constatée, le fabriquant est mis en demeure de prendre toutes les mesures appropriées pour mettre fin à la non-conformité constatée sur les équipements actuellement sur le marché ainsi que ceux déjà commercialisés.

Plusieurs solutions s’offrent  à lui : dans de rares cas, il choisit de retirer le téléphone du marché et de rappeler tous les téléphones déjà vendus. Mais le plus souvent, lorsque cela est possible, il choisit une mise à jour du mobile à distance qui permet de mettre fin à la non-conformité. Dans ce cas, l’ANFR contrôle l’efficacité de ces mesures correctives.

 

Tous les résultats de nos contrôles sont publiés en open-data (c’est-à-dire) sur le site data.anfr.fr et les cas de non-conformité font systématiquement l’objet d’un communiqué de presse et sont relayés sur nos réseaux sociaux, pour informer les détenteurs des téléphones concernés.

 

JOURNALISTE :  Ilham, si j’ai un doute sur les ondes qui sont émises par une antenne près de chez moi, j’ai un moyen d’action en tant que particulier ?

 

Ilham SEFSOUF : L’ANFR gère le dispositif national de surveillance de l’exposition aux ondes. Toute personne peut faire une demande de mesure de l’exposition pour son lieu d’habitation ou tout lieu accessible au public et c’est totalement gratuit.

On a un site dédié pour cela : mesures.anfr.fr

On remplit un formulaire CERFA qui doit être validé par un organisme habilité (exemple une mairie).

 

Les mesures sont réalisées par un laboratoire accrédité COFRAC pour réaliser ces mesures selon le protocole établi par l’ANFR. Le résultat est ensuite envoyé au demandeur et rendu public sur le site cartoradio.fr.

 

JOURNALISTE : C’est donc un travail de terrain. On va justement retrouver Philippe DELEGLISE, responsable technique du laboratoire COFRAC de l’ANFR pour nous expliquer comment on effectue cette mesure en extérieur.

 

Intervention de Philippe DELEGLISE.
 

JOURNALISTE : Merci beaucoup Philippe !  J’y vois désormais plus clair. Dernière questions avant de se quitter: quels sont les réflexes  à avoir pour se renseigner sur tout ce qui concerne la 5G et les ondes ?

 

Ilham SEFSOUF : L’ANFR met à disposition de nombreuses informations sur son site anfr.fr mais aussi sur le site 5g.anfr.fr. Le site cartoradio.fr permet de localiser les antennes et de consulter les résultats de mesure de l’exposition déjà réalisées.

 

Ourouk JAWAD : Le site interministériel radiofréquences.gouv.fr regroupe de nombres informations sur l’exposition aux ondes.

 

JOURNALISTE : C’est noté ! Merci beaucoup de m’avoir répondu et de m’avoir guidée.

 

Ourouk JAWAD & Ilham SEFSOUF : Merci Valérie, au revoir.

 

JOURNALISTE : C’est la fin de ce huitième épisode de la saison une de Codes Conso, le podcast de l’Institut nationale de la consommation. Vous pouvez ré-écouter l’ensemble de la série sur vos plateformes habituelles.

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