L’édition 2019 présente, entre autres, un panorama de la consommation de soins et de biens en médicaments (CSBM) en 2018 et de son financement qui se partage entre les financeurs publics (Sécurité sociale, État), les organismes complémentaires et les ménages.
L’Institut national de la consommation vous présente une synthèse détaillée de la composition de la CSBM et du reste à charge pour les ménages.
1 – La consommation de soins et de biens en médicaments : définition et vue d’ensemble
1.1 - Définition
1.2 - Structure et évolution de la consommation de soins et de biens en médicaments depuis 2009
1.3 - Le financement de la consommation de soins et de biens en médicaments
2 - Le reste à charge des ménages selon les postes de santé
2.1 - Les soins hospitaliers
2.2 - Les soins de ville
2.3 - Les transports sanitaires
2.4 - Les médicaments en ambulatoire
2.5 - Les autres biens médicaux
3 - Récapitualif
Selon la DREES, la consommation de soins et de biens en médicaments (CSBM) représente la valeur totale des biens et services qui contribuent directement au traitement d’une perturbation de l’état de santé. Autrement dit, elle représente l’ensemble de la consommation de biens et services de santé (médicaments, consultations médicales, équipements médicaux, opérations …) des Français.
Elle comprend l’ensemble des biens médicaux et soins courants, y compris ceux des personnes prises en charge au titre des affections de longue durée. Elle exclut les dépenses de gestion et de fonctionnement du système de santé, ainsi que celles liées aux soins de longue durée.
Ainsi, la CSBM regroupe :
1.2 - Structure et évolution de la consommation de soins et de biens en médicaments depuis 2009
En 2018, la CSBM représente 12,5 % de la consommation totale des ménages, et s’élève à 203,5 milliards d’euros, soit 3 037 € par habitant. Elle se décompose de la façon suivante :
Pour information :
Entre 2009 et 2018, la CSBM a augmenté de + 20 %, passant de 169,9 milliards d’euros à 203,5 milliards d’euros. Les prix des soins et biens en médicaments étant en baisse sur la période (en moyenne – 0,3 % par an), cette hausse est principalement due à un accroissement de la consommation des biens et services de santé due à une hausse de la population. Ainsi, la CSBM passe de 2 655 € par habitant en 2009 à 3 037 € par habitant, soit une hausse de + 14 %.
1.3 - Le financement de la CSBM
La CSBM possède quatre sources de financement :
La participation de ces quatre acteurs au financement de la CSBM diffère selon les postes de dépenses (voir deuxième partie). En moyenne, en 2018, voici la répartition :
Entre 2009 et 2018, le reste à charge (RAC) des ménages est passé de 15,6 milliards d’euros à 14,3 milliards d’euros, soit une baisse de – 8 %, alors que la CSBM augmente de + 20 % sur la même période (+ 14 % en prenant en compte l’accroissement de la population). Ainsi, le RAC des ménages est passé de 244 € par habitant en 2009, à 213 € par habitant en 2018, soit une baisse de – 13 %.
La participation des sources de financement diffère selon les postes de dépenses, et donc la part du reste à charge des ménages également. La deuxième partie vous présente le détail des différents postes : leur part dans la CSBM et la part de chaque source de financement, et donc du reste à charge des ménages.
La DREES distingue cinq grandes familles de soins pour les différents postes de santé :
La consommation de soins hospitaliers (hors soins de longue durée) s’élève à 94,5 milliards d’euros en 2018, soit 46,4 % de la CSBM avec :
Sur les 94,5 milliards d’euros de consommation de soins hospitaliers, 86,7 milliards sont financés par la sécurité sociale, 1,1 milliard par l’État et la CMU-C, et 4,8 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages est donc de 1,7 milliards d’euros, soit 25,37 € par habitant.
Les soins des médecins et des sages-femmes
Ce regroupement comprend :
La consommation des médecins et des sages-femmes s’élève ainsi à 22,5 milliards d’euros, soit 11,1 % de la CSBM.
Sur les 22,5 milliards d’euros de consommation de soins des médecins et sages-femmes, 14,7 milliards sont financés par la Sécurité sociale, 1,6 milliards par l’État et la CMU-C, et 4,1 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages s’élève ainsi à 2,1 milliards d’euros, soit 31,34 € par habitant.
Les soins des auxiliaires médicaux
Ce regroupement comprend :
La consommation des soins des auxiliaires médicaux est donc de 16,4 milliards d’euros, soit 8,1 % de la CSBM.
Sur les 16,4 milliards d’euros de consommation de soins des auxiliaires médicaux, 13 milliards sont financés par la Sécurité sociale, 0,2 milliard par l’État et la CMU-C, et 1,9 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages s’élève ainsi à 1,3 milliards d’euros, soit 19,40 € par habitant.
Les soins des dentistes
Les soins des dentistes regroupent les consultations de chirurgiens-dentistes, les soins prothétiques, les prothèses, le détartrage … En 2018, leur consommation est de 11,4 milliards d’euros, soit 5,6 % de la CSBM.
Sur les 11,4 milliards d’euros de consommation de soins des dentistes, 3,8 milliards sont financés par la Sécurité sociale, 0,5 milliard par l’État et la CMU-C, et 4,8 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages s’élève ainsi à 2,3 milliards d’euros, soit 34,33 € par habitant.
Les laboratoires d’analyse
La consommation d’analyse et de prélèvements (prise de sang …) en laboratoire est de 4,4 milliards d’euros en 2018, soit 2,2 % de la CSBM.
Sur les 4,4 milliards d’euros de consommation d’analyse et de prélèvements en laboratoire, 3,1 milliards sont financés par la Sécurité sociale, 0,1 milliard par l’État et la CMU-C, et 1,1 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages est donc de 102 millions d’euros, soit 1,52 € par habitant.
Les soins en ville intègrent également une partie « Contrats et soins ». Nous n’avons pas le détail du montant de sa consommation. La Sécurité sociale en finance 1,5 milliards d’euros et les ménages 1 million d’euros, soit un reste à charge de 0,02 € par habitant.
Finalement, la consommation des soins en ville s’établit à 54,7 milliards d’euros en 2018, soit 26,9 % de la CSBM.
Sur les 54,7 milliards d’euros de consommation de soins en ville, 34,6 milliards sont financés par la Sécurité sociale, 2,4 milliards par l’État et la CMU-C, et 11,9 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages s’élève ainsi à 5,7 milliards d’euros, soit 86,56 € par habitant.
2.3 - Les transports sanitaires
La consommation de transports sanitaires regroupe les types de transports suivants : service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR), ambulances, véhicules sanitaires légers (VSL), taxis, véhicules personnels ou autres (transports en commun notamment).
Leur consommation s’établit à 5,1 milliards d’euros en 2018, soit 2,5 % de la CSBM.
Sur les 5,1 milliards d’euros de consommation de transports sanitaires, 4,8 milliards sont financés par la Sécurité sociale, moins d’un million d’euros par l’État et la CMU-C, et 0,2 milliard par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages est alors de 0,1 milliard d’euros, soit 1,88 € par habitant.
2.4 - Les médicaments en ambulatoire
La consommation de médicaments en ambulatoire regroupe les médicaments remboursables vendus en pharmacie (hors rétrocession) (27,2 milliards d’euros, soit 83 % de la consommation de médicaments en ambulatoire), les rétrocessions hospitalières (2,7 milliards d’euros, soit 8 %), les médicaments non remboursables (2,7 milliards d’euros, soit 8 %) et les rémunérations forfaitaires (0,2 milliard d’euros, soit 1 %).
La consommation de médicaments en ambulatoire en 2018 est de 32,7 milliards d’euros, soit 16,1 % de la CSBM.
Sur les 32,7 milliards d’euros de consommation de médicaments en ambulatoire, 24 milliards sont financés par la Sécurité sociale, 0,5 milliard d’euros par l’État et la CMU-C, et 4,1 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages s’élève ainsi à 4,1 milliards d’euros, soit 61,19 € par habitant.
2.5 - Les autres biens médicaux
L’optique médicale
La consommation d’optique médicale regroupe principalement les verres correcteurs, les montures, les lentilles correctrices et les produits d’entretien des lentilles. En 2018, elle représente 3,1 % de la CSBM, soit 6,4 milliards d’euros.
Sur les 6,4 milliards d’euros de consommation d’optique médicale, 200 millions sont financés par la Sécurité sociale, de même que pour l’État et la CMU-C, et 4,7 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages s’établit à 1,3 milliards d’euros, soit 19,40 € par habitant.
Les autres biens médicaux hors optique
Cet ensemble regroupe environ 4 000 produits distingués dans deux grandes familles :
Leur consommation s’établit à 9,7 milliards d’euros en 2018 (dont 6,5 milliards pour les matériels aliments et pansements, et 3,2 milliards pour les prothèses, orthèses et VHP), soit 4,8 % de la CSBM.
Sur les 9,7 milliards d’euros de consommation d’autres biens médicaux, hors optique, 7 milliards sont financés par la Sécurité sociale et 1,5 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages s’élève ainsi à 1,2 milliards d’euros, soit 17,91 € par habitant.
Finalement, la consommation des autres biens médicaux est alors de 16,1 milliards d’euros, soit 7,9 % de la CSBM.
Sur les 16,1 milliards d’euros de consommation des autres biens médicaux, 7,2 milliards sont financés par la Sécurité sociale, 200 millions par l’État et la CMU-C et 6,2 milliards par les organismes complémentaires. Le reste à charge des ménages est de 2,5 milliards d’euros, soit 37,31 € par habitant.
Depuis 2009, la consommation de soins et de biens en médicaments a augmenté de + 20 % (+ 14 % en prenant en compte l’accroissement de la population), pour atteindre 203,5 milliards d’euros en 2018, soit 3 037 € par habitant.
Sur la même période, le reste à charge pour les ménages a diminué de – 8 %. Il représente en moyenne 7 % de la consommation de soins et de biens en médicaments, soit environ 213 € par habitant.
Cependant, le reste à charge est très hétérogène selon les postes de dépenses de santé : il s’étend de 1,8 % pour les soins hospitaliers à 20,3 % pour l’optique médicale.
Les données ont été arrondies pour une simplification de lecture, il est donc possible que des sommes soient différentes du total affiché. Par exemple, si on fait la somme des restes à charge par habitant des cinq grandes familles (25,37 € + 86,56 € + 1,88 € + 61,19 € + 37,31 €), on trouve 212,31 €, ce qui est légèrement différent du reste à charge total de la consommation de soins et de biens en médicaments (213 €).
Les données présentées dans cette synthèse sont des données moyennes sur la France entière, elles ne sont donc pas forcément représentatives de la situation personnelle de chacun.
Consultez le rapport complet sur les dépenses de santé en 2018.
Sophie Rémond,
Economiste à l'Institut national de la consommation