Codes Conso "Vers une consommation numérique responsable"


Dans ce troisième épisode de Codes Conso, le podcast de l’Institut national de la consommation, nous parlons du numérique responsable, qui fait partie des grands enjeux de la transition écologique. Quels sont aujourd’hui les impacts du numérique ? Quelles conséquences sur les ressources ? Comment le consommateur peut-il réduire son empreinte environnementale ?

 

Episode 3 : "Vers une consommation numérique responsable"

 

 

Comparer les services à disposition du consommateur, lui permettre de faire de meilleurs choix et enfin, anticiper les enjeux liés à la consommation : autant de missions qui reviennent à l’Institut national de la consommation. La consommation responsable en fait également partie.

 

Dans cette première saison de Codes Conso, notre invitée sera donc l’ADEME, l’agence de la transition écologique. Son ADN : lutter contre le changement climatique et la dégradation des ressources.

 

Un objectif crucial qui demande que toutes les forces du pays s’engagent. Des territoires aux entreprises, en passant par les pouvoirs publics, les collectivités locales mais aussi les citoyens. L’ADEME est là pour les accompagner et les conseiller pour trouver des solutions et faire de la transition écologique un véritable succès.

 

Aujourd’hui dans Codes Conso, nous parlons du numérique responsable, qui fait partie des grands enjeux de la transition écologique.

 

Quels sont aujourd’hui les impacts du numérique ? Quelles conséquences sur les ressources ? Comment le consommateur peut-il réduire son empreinte environnementale ?

 

Pour répondre à ces questions, nous recevons Raphaël Guastavi, chef du service produits efficacité matière à l’ADEME.

 

Bonjour Raphaël !

 

Raphaël Guastavi : bonjour Valérie !

 

JOURNALISTE : aujourd’hui, c’est indéniable, le numérique est partout dans nos vies et ce à différentes échelles. Qu’en est-il de son impact véritable sur l’environnement ?

 

Raphaël Guastavi : il est considérable et se situe à plusieurs niveaux :

 

  • D’abord au niveau global, l’empreinte du numérique en termes d’émissions de gaz à effet de serre représente déjà 4 % au niveau planétaire, ce qui équivaut au trafic aérien. Et on prévoit un doublement de ce chiffre d’ici à 2025. Ce n’est pas neutre.
     
  • Cet emballement de l’impact du numérique est lié surtout à la fabrication des équipements. Pour la France, elle représente 70 % de l’impact sur l’environnement.
     
  • Si on veut que la fabrication ait moins d’impact, il faut garder plus longtemps nos appareils (smartphones, ordinateurs…) et les changer moins souvent. On revient là encore à l’allongement de la durée de vie des produits, qui est une question centrale quand on parle du numérique responsable.

JOURNALISTE : Raphaël, est-ce que vous voyez d’autres conséquences des services numérique sur l’environnement ?

 

  • Autre conséquence : l’utilisation des ressources que cela implique. Si l’on prend l’exemple du smartphone, entre 50 et 70 métaux sont utilisés pour sa fabrication. Certains ne sont pas recyclables et donc ce seront des métaux perdus. Certains sont difficiles à recycler. De plus, on estime à près de 10 million le nombre de téléphones qui dorment dans un tiroir et qui ne sont donc pas recyclés.
     
  • Autre impact : le volet usage avec la grande consommation des données. Les GAFAM s’engagent à diminuer la consommation des data centers. Toute consommation d’internet implique un stockage de la donnée quelque part et notamment dans ces hyper data centers.
     
  • On peut dire que la consommation électrique des datas centers représente environ 30 % de la consommation électrique pour l’ensemble de l’utilisation de services numériques. Mais ce n’est pas tant l’efficacité des data centers qui est en jeu aujourd’hui que la quantités de données qui s’échangent. Les vidéos en ligne ont connu un véritable essor ces dernières années et représentent aujourd’hui 60 % de trafic de données. Et je rappelle qu’à chaque fois que l’on fait voyager une donnée, cela consomme de l’énergie.

JOURNALISTE : justement Raphaël, en parlant de la donnée, on est allé interroger quelques témoins dans la rue à ce sujet.

 

On entend deux témoins qui parlent des nouveaux services numériques (vidéo, musique, réseaux sociaux) et le fait qu’ils accroissent la consommation de données.

 

JOURNALISTE : Voila pour ces témoignages à l’instant. Et on l’entend, il y a aussi cette idée très ancrée dans l’imaginaire collectif, d’ailleurs, qui dit que le numérique est immatériel et donc, qu'il n’a pas d’impact environnemental et n’est de fait pas dangereux… Du coup les gens consomment encore plus.

Raphael Gustavi :

 

  • Exactement ! Les consommateurs se disent "je n’achète plus de DVDs ou de CDs car c’est disponible en ligne, donc sans ce support fabriqué je ne pollue pas".
     
  • Tout ce contenu en ligne nous amène à une boulimie et cette boulimie du contenu a un impact parce que si on n’a plus de DVDs rangés chez nous, le pendant négatif, c’est que l’on fait voyager beaucoup plus de données dans les réseaux qu’auparavant... Toute consommation d’internet implique un stockage de la donnée quelque part et notamment dans ces hyper data centers.
     
  • Finalement, ce n’est pas un impact immatériel mais bien matériel. Nous avons un terminal chez nous, une box, qui elle même a un réseau derrière, qui lui a un routeur qui route l’information et tout en haut, ces data centers. Tous ces équipements sont bien réels.

JOURNALISTE : alors en tant que consommateur justement, comment peut-on diminuer son empreinte environnementale liée à la consommation de services numériques ?

 

Raphaël Gustavi :

 

  • On peut aussi faire acheter des téléphones ou des ordinateurs qui sont reconditionnés et même, les louer.
     
  • On peut adapter la définition du terminal sur lequel on va visionner de la vidéo. Sur un smartphone, utiliser la plus haute définition est inutile car l’oeil ne voit pas la différence.
     
  • Le recyclage peut aider… ce n’est pas "LA solution à la problématique", mais il faut pouvoir autant que possible retarder l’apparition de déchets électroniques en gardant plus longtemps nos appareils. Aujourd’hui, il y a des dizaines de millions de téléphones portables qui sont stockés dans nos placards. Collectés, cela pourrait déjà permettre de recycler la plupart des métaux qui les composent et éviter de prélever des matières naturelles.
     
  • Faire en sorte autant que possible d’utiliser le wifi plutôt que de la 4G et télécharger les vidéos plutôt que de les regarder en streaming.
     
  • Pour finir, je dirai que même s’il n’y a pas encore de bio du numérique… On y arrive bien dans l’alimentaire donc, dans le numérique aussi, il faut pouvoir changer son mode de consommation pour plus de qualité.

JOURNALISTE : merci beaucoup Raphaël Guastavi de nous avoir répondu. On comprend désormais mieux les enjeux du numérique responsable et comment faire au quotidien !

 

C’est la fin de ce troisième épisode de Codes Conso, le podcast de l’Institut national de la consommation sur le numérique responsable, véritable étape-clé de la transition écologique.

 

Nous nous retrouvons à la fin du mois pour un nouvel épisode avec L’ADEME. On parlera des labels environnementaux.

 

A bientôt.

 

 

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