

Cette fiche appartient au dossier de l'Institut national de la consommation "Les arnaques bancaires et financières".
L’ordre de payer donné par carte bancaire est irrévocable. Le paiement doit donc être effectué en toutes circonstances.
Cependant, en cas d'utilisation frauduleuse de votre carte bancaire, c'est-à-dire en cas d'opérations pour lesquelles vous n'avez pas donné votre consentement, il y a des démarches à effectuer pour obtenir le remboursement.
1 - Quels sont vos recours en cas d'utilisation frauduleuse de votre carte bancaire ?
2 - De combien de temps disposez-vous pour contester une opération frauduleuse ?
3 - Que doit vous rembourser la banque ?
4 - Quelles précautions devez-vous prendre pour éviter une utilisation frauduleuse de votre carte bancaire ?
C’est un site gouvernemental, destiné à gérer la cybercriminalité liée à la carte bancaire. Il concerne uniquement l’utilisation, à votre insu, de vos coordonnées bancaires, non le vol de votre carte. Le signalement sur la plateforme facilite le remboursement des sommes dérobées et centralise les plaintes afin de faciliter les recherches sur les auteurs de ces fraudes.
> Pour accéder à cette plateforme, vous devez vous rendre sur le site service-public.fr et vous identifier à l’aide du système "FranceConnect".
Cette platefome simplifie les démarches des victimes de fraudes bancaires . Si vous êtes victime d'une fraude, vous devez remplir un questionnaire en expliquant les circonstances de la fraude et en communiquant des documents bancaires. Un récépissé vous est alors automatiquement envoyé. Vous pourrez l'adresser à votre banque avec votre demande de remboursement.
Les origines possibles de la fraude sont nombreuses et pas toujours identifiables : elle peut provenir d’un hameçonnage, c’est-à-dire un message incitant à fournir vos coordonnées, du piratage d’un compte en ligne sur lequel les coordonnées de la carte bancaire seraient enregistrées, du piratage de votre équipement informatique, du piégeage d’un distributeur de billets ou encore d’un paiement chez un commerçant malhonnête qui aurait pu capter les données de votre carte. |
Vous devez agir "sans tarder" après la découverte de l’opération non autorisée dans un délai maximum de 13 mois à compter du débit en compte pour un paiement dans l’Espace Economique Européen (EEE) (article L.133-24 du code monétaire et financier).
Si l’opération contestée a été réalisée hors de l’Espace économique européen (les 27 États membres de l’Union européenne plus l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège), le délai de contestation est seulement de 70 jours. Il peut être prolongé contractuellement, sans pouvoir dépasser 120 jours.
Ce délai ne s’applique qu’à la condition que la banque vous ait fourni les informations vous permettant de contester (article L. 314-14 du code monétaire et financier), c’est-à-dire soit après exécution de chaque opération soit au moyen du relevé de compte (mensuel ou périodique).
Ce délai est un délai de forclusion (article L. 133-24 du code monétaire et financier).
Si vous n’avez pas contesté dans le délai, vous ne pourrez pas bénéficier du délai de prescription de droit commun de cinq ans pour contester l’opération lors d’une action en justice (article L. 110-4 du code de commerce).
Toutefois, si vous n’avez pas reçu les informations, vous pourrez contester dans les délais de prescription de droit commun c’est-à-dire dans les cinq ans (article L. 110-4 du code de commerce).
N’attendez pas et réagissez rapidement dès la découverte du débit.
En cas de débit indu alors que vous êtes toujours en possession de votre carte, la banque doit vous rembourser immédiatement le montant de l’opération non autorisée et le cas échéant rétablir le compte débité en l’état où il se serait trouvé si l’opération de paiement n’avait pas eu lieu (article L. 133-18 du code monétaire et financier).
Ainsi, la banque sera tenue de rembourser les frais liés à l’opération non autorisée mais aussi les éventuels frais de découvert et d’incidents de paiement (agios, rejet de chèque…) suite à ce paiement.
La banque doit conserver les documents et enregistrements relatifs aux opérations par carte pendant treize mois. Ces enregistrements informatiques, détenus par les banques, peuvent constituer une preuve des opérations effectuées au moyen de la carte.
Attention, vous ne pourrez pas être remboursé par la banque si vous n’avez pas satisfait intentionnellement ou par une négligence grave aux obligations vous incombant et notamment à celle de notifier sans tarder, ou si vous avez agi frauduleusement. |
Lorsqu’un client nie avoir autorisé une opération de paiement qui a été exécutée correctement ou affirme que l’opération n’a pas été exécutée correctement, la banque doit prouver que l’opération a été authentifiée, dûment enregistrée, comptabilisée et n’a pas été affectée par une déficience technique ou autre.
L’enregistrement de l’opération de paiement ne suffit pas nécessairement à prouver qu’elle a été autorisée par le titulaire de la carte. Il appartient à la banque de prouver la fraude ou la négligence grave du client (article L.133-23 du code monétaire et financier). Cette preuve ne peut se déduire du seul fait que la carte bancaire ou les données qui lui sont liées aient été effectivement utilisées. Ainsi, la Cour de cassation, dans un arrêt du 1er juillet 2020 (Cass.com. 1/07/20 n°18.21487), retient que le demandeur a commis une négligence grave en répondant à un courriel présentant de sérieuses anomalies tenant tant à la forme qu'au contenu du message qu'il comportait.
La banque doit vous rembourser sans tarder et rétablir votre compte en l’état (article L. 133-22 du code monétaire et financier). Avant opposition, lorsque l'opération est effectuée avec l'utilisation du dispositif personnalisé de sécurité, une somme de 50 € reste à votre charge.
Pour prévenir des fraudes à la carte bancaire :
Lors de vos achats sur internet :
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Pour en savoir plus :
> Voir la vidéo Consomag "Où et comment signaler une fraude à la carte bancaire", et la vidéo de ABE Info Service "La fraude à la carte bancaire : quelles précautions prendre et comment réagir ?".
> Consultez le site www.cybermalveillance.gouv.fr. et celui de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.
> Pour avoir plus d'informations sur la carte bancaire, lire la fiche pratique INC "La carte bancaire".
Corinne Lamoussière-Pouvreau
Juriste à l'Institut National de la Consommation