La réparation, une pratique qui a le vent en poupe


Depuis les années 80, la chute des prix a rendu accessibles de nombreux produits de mobilité, de loisir, ou d’équipement de maison, et nous a fait basculer dans une société fondée sur la consommation de masse. Cette dernière a alors fait passer la réparation au second plan. Néanmoins, avec les enjeux de transition écologique, cette pratique devient essentielle et semble séduire de plus en plus. C’est ce qu’indique une étude de l’ADEME, publiée en avril 2025 sur La perception et les usages en matière de réparation.

 

Faire réparer ses outils

 

Une perception positive en constante progression

Déjà réalisée en 2015 et en 2019, cette nouvelle édition permet de mesurer les évolutions liées à la réparation en France. Le premier volet est celui de la perception des consommateurs de la pratique.

Déjà perçue de manière positive depuis plusieurs années, la réparation a atteint 83 % d’image positive en 2024, soit 2 points de plus qu’en 2019, mais surtout près de 10 points en plus en l’espace de 10 ans (74 % en 2014). Son bénéfice pour l’environnement est également admis par l’écrasante majorité des Français (91 %, +4 points par rapport à 2019).

 

Malgré cette perception positive, une difficulté persiste : le manque de visibilité du secteur et de ses acteurs. C’est même une dynamique en baisse, car seulement 46 % des Français estiment que le secteur est connu du grand public, soit 10 points de moins par rapport à 2014.

 

Pour lutter contre ce manque d’informations, différents dispositifs ont été mis en place, notamment avec la loi AGEC (1). C’est le cas de l’indice de durabilité (anciennement indice de réparabilité) qui renseigne les consommateurs sur le niveau de réparabilité des produits, mais aussi du bonus réparation qui permet de bénéficier d’une réparation à moindre coût chez les réparateurs labellisés QualiRepar. Ces dispositifs semblent porter leurs fruits, car selon l’enquête, on observe que le niveau d’information sur la réparation est supérieur de 10 points chez les consommateurs connaissant l’indice de durabilité ou le bonus réparation.

 

Loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire

 

Des pratiques en bonne voie, mais loin d’être optimales

Au-delà de la perception, il est nécessaire d’observer les usages de la réparation et ses évolutions. Concernant les acteurs de la réparation, les consommateurs restent largement en tête : 71 % des personnes interrogées ont pratiqué l’autoréparation contre 36 % qui ont eu recours à un réparateur indépendant.

Au global, lorsqu’un incident se produit avec un objet, la réparation est choisie dans 36 % des cas, et le remplacement dans 41 %. Même si ce dernier chiffre est conséquent, il reste néanmoins en largement diminution comparée à 2019 (-13 points).

 

Le principal frein qui reste majoritaire auprès des consommateurs interrogés est celui du prix. Les professionnels eux-mêmes déconseillent la réparation dans un tiers des cas, et ce, en raison du prix le plus souvent.

 

Source : Perception et pratiques des Français en matière de réparation en 2024, ADEME

 

Les actions à mener pour favoriser la réparation

Pour démocratiser durablement la réparation et en faire un usage courant, il est essentiel de prendre en compte les préoccupations des premiers concernés : les consommateurs. C’est précisément l’un des objectifs de cette enquête, qui les a interrogés sur les leviers à activer pour les inciter à réparer leurs biens plus fréquemment. Outre la réduction des coûts, on retrouve principalement :

 

- Un accès plus simple à la réparation, à travers une meilleure information sur les lieux de réparation, plus de réparateurs et à proximité, ou encore une réduction des délais de réparation.

 

- Une plus grande confiance dans la réparation, avec des réparateurs fiables et honnêtes, une transparence sur les coûts, mais aussi plus de garanties sur la réparation.

 

Source : ADEME INFOS

 

En conclusion, le rapport délivre  3 recommandations pour favoriser et pérenniser le recours à la réparation :

 

  • En amont, repenser notre rapport aux objets du quotidien et mieux les entretenir pour limiter leur usure.

 

  • Simplifier l’accès à la réparation pour favoriser la capacité individuelle à initier cette démarche.

 

  • Valoriser l’activité des réparateurs, encore trop méconnus du grand public et pas assez rassurants.

 

La synthèse du rapport

Le rapport complet


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