Evolution de la gestion des déchets : des décisions qui font débat ! avec le réseau des CTRC
Si l’heure est à l’amélioration du tri, collecte et traitement des déchets, certaines décisions communales font débat. La communauté d’agglomération de l’Auxerrois a, par exemple, décidé la suppression de l’enlèvement des déchets en porte à porte, au profit de points d’apport volontaire. Examinons avec Bernard Maimbourg de l'association ASSECO CFDT 89, les conséquences que peut avoir une telle décision.
La collectivité veut limiter les coûts de gestion des déchets liés à l’obligation de collecte des biodéchets à partir de janvier 2024 et à la décarbonation des véhicules qui réalisent les ramassages. Mais en supprimant ce service essentiel de collecte des déchets, elle ne fait que transférer cette charge sur les usagers. De plus, certains ne sont pas en capacité d’assurer eux-mêmes l’acheminement de leurs déchets aux points d’apport volontaire, en absence de moyens de déplacement ou de perte d’autonomie.
Alors si l’objectif de l’Etat est d’inciter les collectivités à réduire les volumes de déchets traités, il n’est pas certain que l’Auxerrois ai opté pour la manière la plus efficace.
En effet, il est difficile de croire que la suppression de l’enlèvement des déchets ménagers et du tri sélectif en porte à porte incite les usagers à trier de manière plus vertueuse. Le paradoxe est d’autant plus présent que si ce service essentiel est supprimé, le coût des taxes et redevances pour les usagers reste inchangé.
A l’heure où les nombreux emballages génèrent environ un sac de 30 litres tous les 3 jours pour un ménage de 2 personnes, comment acheminer régulièrement les différents déchets pour qui ne peut, ni stocker les sacs, ni se déplacer en voiture aux points d’apport volontaires ? Pour de nombreux habitants, le recours à des services payants sera inévitable pour éliminer verre, tri sélectif, déchets ménagers et biodéchets.
Si chaque commune est responsable de la méthode mise en place pour collecter les déchets, certaines décisions ne remportent pas toujours l’unanimité auprès des habitants.
Avec la participation de l'association ASSECO CFDT 89 du Centre technique régional de la consommation de Bourgogne.