Mobilité urbaine : positions de la FNAUT pour une ville sereine

Communiqué de presse de la Fnaut


La crise sanitaire a radicalement modifié le contexte dans lequel évoluent la mobilité et les transports publics. Un an de confinement total ou partiel, de couvre-feu tardif ou plus tôt en soirée, ont modifié les comportements des usagers et des entreprises, qu’il s’agisse des déplacements domicile-travail et du télétravail, des achats de proximité et du e-commerce, de l’absence de loisirs sportifs et culturels. Bien d’autres secteurs d’activité ont été bousculés dans leur fonctionnement et leurs relations à la mobilité, comme dans l’éducation, la santé.

 
La FNAUT et Qualité Mobilité avaient commencé d’analyser l’évolution des mobilités dans les villes moyennes en y consacrant une étude et un colloque. Il était donc logique qu’elle poursuive et approfondisse ses analyses pour proposer à ses instances une position et des propositions actualisées sur la mobilité, apportant ainsi par ailleurs sa contribution à la mission Duron et dotant ses adhérents d’un corpus à la veille des élections régionales et présidentielles.

 
C’est le travail d’Alain Richner et de ceux qui y ont contribué qui vous est présenté aujourd’hui.

 
En toile de fond, je vous rappelle que ces réflexions interviennent après les assises de la mobilité, les votes de la LOM et du pacte ferroviaire, pendant les débats de la loi "Climat et résilience", à quelques jours de la présentation du projet de loi 4D et en pleine réflexion européenne sur le green deal.

 
Je voudrais aussi formuler deux observations :
 

  • La crise sanitaire a incontestablement renforcé le recours à la voiture individuelle, jugée plus sûre que les transports publics au regard des gestes barrières, et permis le développement massif du vélo et encouragé le recours à la marche. Très peu d’analyses ont tenu compte de l’évolution du prix de l’essence sur les reports modaux. Or si le cycle de l’essence et du gazole peu chers s’est prolongé sur 2020 avec la réduction de l’activité économique, un nouveau cycle a débuté en 2021 avec l’augmentation de 10 % du prix de tous les carburants. Comme après la crise de 2008, la reprise économique mondiale et le rebond très important attendu de la croissance et de la consommation vont accélérer le renchérissement du prix de l’essence. Comme après 2008, il est vraisemblable que le coût conséquent de ces hausses sur le budget des ménages va à nouveau inciter à se reporter sur les transports publics, dans un premier temps dans les TER et RER avant que le mouvement n’atteigne les métropoles et les réseaux urbains dans les mois qui suivent.
     
  • Il est frappant d’observer que les débats législatifs intenses se focalisent d’abord sur le transport aérien et automobile, ensuite sur l’exigence de propreté de ces modes, ignorant le rôle du ferroviaire et le caractère déjà propre de ce mode de transport.

Aux exigences des mouvements écologistes de réduire la place de l’avion, le nombre de dessertes, le ministre répond par "il ne s’agit pas de réduire ni la part de l’avion, ni la croissance de la filière aérienne, il s’agit de la rendre propre".
La FNAUT rappelle sa position constante : équité et complémentarité des modes.

 
L’équité est celle de la fiscalité, des coûts d’usage et de celui des externalités. La complémentarité des modes est inscrite dans la loi LOM pour les compétences régionales. Elle doit s’exercer aussi au niveau national.

 
La loi CCC fait un pas dans ce sens avec la coordination train – avion sur les liaisons inférieures à 2h30 en train. Elle pourrait se traduire au niveau européen avec le retour des trains de nuit.

 
De même, les écologistes mènent un combat féroce pour interdire la vente des véhicules à énergie fossile et avancer au plus vite les dates d’interdiction de rouler en ville pour les véhicules polluants.

 
Si la FNAUT partage ce combat de la "voiture propre", elle le complète d’une exigence, celle de la ville sereine qui suppose un meilleur report modal et un autre partage de la voirie. C’est la raison pour laquelle elle a récemment proposé que les ZFE, qui œuvrent à une ville non polluée, soient complétées de ZTL (Zone à Trafic Limité) qui concourent à une ville plus sereine.

 

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