Additifs : comment certains peuvent se cacher ? avec l'UFC-Que choisir
Bonjour, je voudrais savoir si l’ensemble des additifs utilisés sont mentionnés dans la liste des ingrédients des produits que nous consommons ?
L’étiquetage des aliments est toujours une question épineuse. Si ce dernier est soumis à des règles strictes afin d’informer au mieux le consommateur, certains additifs peuvent y échapper.
Les alertes sur les possibles effets délétères des additifs sur notre santé sont de plus en plus nombreuses. A ce titre, certains d’entre eux (comme le dioxyde de titane), ont été interdits, tandis que d’autres (comme les nitrites), ont été classés "cancérogènes probables" par l’Organisation Mondiale de la Santé. Se référer aux étiquettes est donc une bonne manière de les éviter. Mais cela est-il vrai pour tous les additifs ?
Malheureusement non, car il reste des molécules qui ne sont pas inscrits sur l’étiquette et donc quasiment impossibles à éviter. Auxiliaires technologiques, additifs de transfert ou encore colorants introduits via l’alimentation animale… de nombreuses molécules peuvent ainsi se retrouver, à notre insu, dans notre assiette.
Il y a au moins trois façons de se soustraire à l’obligation d’étiquetage. La première est liée à la fabrication.
Prenons l’exemple d’un jus d’ananas à base de concentré. Ce dernier peut contenir une molécule de silicone aussi appelée E900, considérée par les industriels, non comme un additif, mais comme un auxiliaire technologique, et donc non soumis à l’obligation d’étiquetage.
Les auxiliaires technologiques sont censés jouer leur rôle uniquement lors des étapes de fabrication, et donc n’être éventuellement présents que de manière involontaire dans le produit fini. C’est le cas du E900 qui est ajouté afin de prévenir la formation de mousse lors de la concentration des jus en usine.
Une subtilité qui concerne également les produits élaborés comme les céréales ou les cakes aux fruits. Ils ne sont pas obligés de mentionner les additifs incorporés dans les ingrédients qui les composent, s’ils ne jouent aucun rôle dans le produit fini. Résultat : si un producteur de fruits secs ajoute des conservateurs à ses abricots et qu’un fabricant de barres de céréales les lui achète, ce dernier n’est pas forcément tenu de les énumérer sur l’emballage.
Qu’en est-il des produits non transformés ? Eux, a priori, aucun risque qu’ils comportent des additifs ?
Malheureusement, cette catégorie d’aliments est aussi concernée. Saumons, truites, crevettes, œufs, beurre… de nombreuses denrées brutes d’origine animale peuvent intégrer des colorants. Or, là encore, impossible d’en détecter la trace sur les étiquettes, car ils sont ajoutés indirectement, via la nourriture des animaux.