L'indice des prix à la consommation : qu'est-ce que c'est ?

Fiche économique E 01


Chaque mois l’INSEE sort l’évolution de l’indice des prix à la consommation (IPC).

 

Qu’est-ce qu’un IPC ?

Comment est-il calculé ?

Pourquoi une différence entre la statistique nationale et le ressenti des consommateurs ?

 

1 - Définition et méthode de calcul
2 - Exemple simplifié d’un panier à deux biens
3 - L’avantage de l’IPC pour les consommateurs
4 - Pourquoi existe-t-il parfois une différence entre l’IPC diffusé par l’INSEE et le ressenti des consommateurs ?

 

 

1 - Définition et méthode de calcul

L’indice des prix à la consommation (IPC) permet de mesurer l’évolution générale des prix des biens et services que nous consommons. On parle d’inflation quand les prix augmentent (quand l'indice est supérieur à 100), et de déflation quand ils diminuent (quand l'indice est inférieur à 100).

 

L'IPC est calculé par l'INSEE qui se base sur l'observation des prix d'un panier de biens et services fixes relevés à partir de différentes sources :

 

  • des enquêteurs collectent sur le terrain 160 000 prix pour l'ensemble des produits consommés par les ménages français sur tout le territoire, et dans toutes les formes de points de vente ;
  • un relevé des prix "dématérialisé" pour 500 000 prix via les tarifs, les prix sur internet, les données administratives, etc.
  • depuis janvier 2020, viennent s'ajouter les données de caisse. Ces données sont recueillies par les enseignes de la grande distribution au moment où le consommateur passe à la caisse du magasin. Ces données concernent les produits alimentaires industriels, d'entretien, d'hygiène et de beauté vendus en supermarchés et hypermarchés. Elles permettent de suivre 80 millions de produits, qui remplacent 30 000 relevés de prix sur le terrain.

 

 Certains biens et services ne sont pas pris en compte du fait de leur utilisation ou de la difficulté d’observation de l’évolution des prix :

 

  • les ventes de véhicules d’occasion entre particuliers,
  • les meubles anciens, les œuvres d’art et tapis anciens acquis principalement à des fins d’investissement,
  • les services de plomberie et d’électricité concernant de gros travaux d’entretien et de réparation (qui sont comptabilisés comme des consommations intermédiaires dans la comptabilité nationale), et des travaux d’agrandissement ou de transformation du logement (considérés ici comme une formation de capital),
  • les services hospitaliers privés,
  • les services de l’assurance-vie,
  • les frais de services payés par les propriétaires-occupants pour les types d’assurances généralement contractées par les propriétaires-loueurs (comptabilisés comme des consommations intermédiaires),
  • dans le domaine de la bijouterie, les pierres et métaux précieux ainsi que les bijoux fabriqués à partir de ces pierres et métaux, acquis principalement comme réserves de valeur.

Les prix de ces biens sont observés de façon régulière à des périodes différentes. L’INSEE calcule pour chaque série de biens l’évolution du prix entre deux périodes. Une moyenne pondérée selon le poids de chaque produit est calculée pour obtenir une évolution moyenne du prix du panier.

 

L’indice permet de rendre compte de cette évolution. L’important n’est donc pas la valeur absolue de l’indice, mais sa valeur par rapport aux valeurs précédentes observées, ou une valeur de référence.

 

 

2 - Exemple simplifié d’un panier à deux biens

Imaginons que vous ne consommiez que deux produits, votre panier est alors composé de pain et de fromage.

 

Pour savoir comment le prix du panier a augmenté, il faut tout d’abord relever les prix des produits qui composent le panier à une date. Puis il faut relever les prix des mêmes produits à une date postérieure (cela peut-être un mois après le premier relevé ou plus).

 

Pour notre exemple, nous imaginons que nous relevons les prix du pain et du fromage au 1er janvier 2017, et que nous les comparons au 1er janvier 2018.

 

Prix au kilo au 1er janvier 2017 2018
Pain 10 € 12 €
Fromage 15 € 16 €
Total du panier 25 € 28 €

 

Si vous achetez à chaque fois un kilo de chaque produit, vous avez un panier à 25 € au 1er janvier 2017, qui passe à 28 € au 1er janvier 2018. On a donc en un an, une hausse de 3 € pour un panier identique.

 

Comment cela se traduit-il en indice de prix à la consommation (IPC) ?

On va calculer l’évolution de l’indice entre 2017 et 2018. L’année, et donc, l’indice de référence sera celui observé au 1er janvier 2017. Par convention, l’indice de la période de référence est à 100.

 

Pour calculer l’indice au 1er janvier 2018, il faut diviser le prix du panier au 1er janvier 2018 (28 €) par le prix du panier au 1er janvier 2017 (25 €). Puis, il faut multiplier ce résultat par l’indice de référence, donc ici 100.

                        

 

Le nouvel IPC est donc de 112 au 1er janvier 2018. L’IPC est plus élevé en 2018 qu’en 2017, ce qui traduit bien la hausse générale des prix.

 

Pour obtenir la variation en pourcentage entre les deux dates, il suffit de soustraire 100 au nouvel indice. Dans notre exemple, l’IPC a donc augmenté de 12 % en un an.

 

3 - L’avantage de l’IPC pour les consommateurs

L’IPC délivré de façon mensuelle par l’INSEE permet d’observer de façon simplifiée l’évolution des prix et des biens que nous consommons. Et donc, d’adapter notre consommation de ces différents biens et services pour avoir une meilleure maîtrise sur nos dépenses et notre pouvoir d’achat.

 

 

4 - Pourquoi existe-t-il parfois une différence entre l’IPC diffusé par l’INSEE et le ressenti des consommateurs ?

Parfois, la statistique publique nous dit que les prix augmentent ou baissent, mais ce n’est pas forcément ce que nous ressentons. D’où cela vient-il ?

 

La méthodologie de calcul de l’IPC par l’INSEE repose sur l’observation de différents produits dans différents points de vente. Le poids de chaque produit dans le panier est ensuite pondéré selon la consommation moyenne des Français. La différence de ressenti peut donc venir de deux sources :

 

  • Les produits et services répertoriés ne représentent pas votre consommation personnelle. Par exemple, si vous êtes non-fumeur, les produits liés au tabac ne sont pas intégrés dans votre panier de consommation personnelle (alors qu’ils représentent en moyenne 2 % des dépenses des Français).
  • La pondération des biens et services du panier ne correspond pas à vos habitudes de consommation. Par exemple, si vous habitez en zone rurale, avec une offre réduite de transports en commun, vos dépenses liées à l’automobile (carburant, entretien, réparation …) seront plus élevées qu’une personne ayant un accès direct aux transports en commun qui prend donc sa voiture de façon ponctuelle. La part de vos dépenses liées à l’automobile sera donc plus élevée selon votre mode de vie ou de consommation.

> Pour répondre à ce problème, l’INSEE a créé un simulateur d’indice des prix personnalisé où vous pouvez choisir les pondérations de 21 groupes de produits et services (alimentation, loyer, santé, eau, électricité …) en fonction de vos habitudes de consommation.

 

> Pour connaître l’indice des prix à la consommation actuel, vous pouvez consulter dans la rubrique "Indices", nos indicateurs sur le pouvoir d’achat.

 

Sophie Rémond

Economiste à l'Institut National de la Consommation

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