Troubles digestifs : n’attendez pas trop des médicaments


Problème digestif, douleur abdominale ou épisode de diarrhée… il est tentant de remettre de l’ordre à l’inconfort en recourant aux médicaments.


L’offre en automédication est abondante : contre la constipation, contre la diarrhée, pour faciliter la digestion ou lutter contre les ballonnements…

 

Pour votre sécurité, il convient d’interroger le pharmacien en cas de traitement en cours, pour éviter les interactions médicamenteuses possibles, et de lire attentivement la notice du médicament.

 

Avant d’envisager un recours aux médicaments, une meilleure connaissance des symptômes pourra vous rassurer et peut-être vous aider à vous en passer.

 

1 – Vous êtes constipé

2 – Vous êtes gêné par des ballonnements

3 – La digestion est difficile

4 – En cas de diarrhée

 

 

1 – Vous êtes constipé

Un phénomène de constipation est souvent vécu avec angoisse, malgré le caractère le plus souvent bénin du trouble. Un certain nombre de considérations psycho-socioculturelles nous amènent à penser qu’il est nécessaire d’aller à la selle tous les jours. Or, un rythme de trois fois par semaine est normal. On considère que le transit est normal entre trois selles par jour et une selle tous les trois jours. Des selles plus rares et dures sont le signe d’une constipation momentanée ou chronique. Quand les troubles se prolongent, perte d’appétit, nausée et tension au niveau de l’abdomen peuvent survenir.

 

 Consultez un médecin le plus rapidement possible :

 

  • si la constipation s'accompagne de sang dans les selles, et/ou de douleurs abdominales persistantes, et/ou de nausées ou de vomissements, et/ou d’une impossibilité d'émettre des gaz et des ballonnements importants, ou encore de fièvre ou de frissons ;
  • si l'émission de selles est accompagnée de glaires ;
  • si l'épisode de constipation est inhabituel, survient inopinément et se prolonge au-delà de 48 à 72 heures ;
  • si constipation et diarrhée alternent ;
  • si la constipation s'est déclarée en même temps que la prise d'un nouveau traitement ;
  • si la constipation se déclare occasionnellement et ne s'accompagne d'aucun signe inquiétant, par exemple en voyage ;
  • si la constipation a déjà fait l'objet d'un bilan et que des mesures ont été conseillées par le médecin.

Quelques règles d’hygiène et de diététique permettent souvent de revenir à un transit plus régulier tout en constituant un traitement préventif. Les gastro-entérologues constatent que généralement les personnes constipées ne boivent pas assez. Quantité recommandée : 1,5 litre/jour. Il convient de boire à sa soif, sans abus. Une alimentation équilibrée est primordiale, tout particulièrement en augmentant sa consommation de fibres naturelles végétales ou de suppléments diététiques, pour palier l’alimentation riche en viande et pauvre en végétaux de nos sociétés occidentales. Faire de l’exercice physique, ne serait-ce que de la marche, bien dormir, se ménager des pauses détente et relaxation, participent à la diminution du stress.

 

  Les causes organiques mises à part, la constipation constitue une affection sans gravité mais peut s’aggraver par l’abus de laxatifs irritants.

L’automédication est à proscrire chez la femme enceinte, l’enfant et la personne âgée.

 

 

2 – Vous êtes gêné par des ballonnements

La sensation de ballonnement intestinal est due à une abondance de gaz dans l’intestin (ou flatulence). Cette accumulation est en général liée à l’alimentation. Elle est favorisée par un apport important en fibres insolubles, en polyols des édulcorants contenus dans les confiseries ou dans la formule d’un médicament. La sensation de gonflement est rarement un symptôme d’une occlusion intestinale.

 

  En cas de forte récurrence, d’amaigrissement, de sang dans les selles, d’antécédents de chirurgie abdominale, ou de maladie intestinale, la consultation d’un médecin s’impose.

 

Comment y remédier ?

Il est important de ne pas se retenir d’aller aux toilettes ou d’émettre des pets. Des gestes simples peuvent aussi soulager : changer de position, masser l’abdomen…

Prendre ses repas à heure régulière et sans excès est une bonne règle d’hygiène de vie comme aller régulièrement à la selle. Pratiquer une activité physique est aussi un facteur d’amélioration important. Supprimer certains aliments puis les réintroduire permet parfois de déterminer les aliments qui favorisent les gaz, notamment à base de fibres insolubles, comme les céréales complètes.

 

  Les médicaments contre les ballonnements sont très loin d’être nécessaires et le remède passe avant tout par des changements d’alimentation et de règles d’hygiène de vie. Aucun médicament n’a d’efficacité très franche, sans compter que bon nombre ont des effets indésirables, notamment des allergies parfois graves. Un antispasmodique peut éventuellement être utilisé.

 

 

3 – La digestion est difficile

La digestion est parfois plus lente et difficile, après un repas copieux ou trop riche. On peut ressentir comme un poids sur l’estomac, ou encore une sensation d’accumulation de gaz, une brûlure dans l’abdomen, des renvois, des maux de tête, des nausées.

 

  La consultation d’un médecin s’impose en cas de douleur intense et prolongée dans le ventre ou dans l’œsophage, de symptômes qui persistent, de vomissements, de perte de poids, de fièvre, de troubles de transit récents et inhabituels, ou encore d’un hoquet qui dure quelques jours.

 

Comment y remédier ?

De l’eau, beaucoup d’eau… Bien s’hydrater, manger lentement et de façon détendue, éviter les aliments comme le café, le thé et les épices. Fractionner les repas et diminuer les aliments trop riches et trop gras. Diminuer les légumes et les fruits riches en fibres, les céréales complètes, en général les aliments qui entrainent une fermentation importante. Ne pas consommer d’alcool et de tabac.

 

  Si de très nombreux médicaments et produits homéopathiques ont pour indication la digestion difficile, aucun n’a de réelle efficacité. Ils ne doivent jamais être utilisés de façon prolongée. Il est formellement déconseillé de prendre de l’aspirine ou d’autres antiinflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène). Donc en cas de douleur associée, prendre du paracétamol.

 

 

4 – En cas de diarrhée

Souvent soudaine, parfois accompagné de nausées ou de douleurs abdominales, la diarrhée est en général d’origine infectieuse ou virale. Lors d’une diarrhée aigüe passagère chez l’adulte, la prise de médicaments n’est pas nécessaire.

 

  En cas de glaires, sang, déshydratation : il faut consulter très rapidement. Les personnes très fragiles, immunodéprimées, ou atteintes de pathologie grave doivent aussi consulter. Lorsque d’autres personnes de l’entourage sont touchées, il peut s’agir d’une intoxication alimentaire.

 

Comment y remédier ?

Une diarrhée s’améliore en général spontanément dans les 24 heures. Le risque le plus important est la déshydratation. Il faut donc boire abondamment, y compris des boissons salées et légèrement sucrées (éviter les colas trop sucrés). On privilégiera certains aliments comme le riz, les pâtes, les pommes de terre. Et l’on réduira les aliments riches en fibres et les produits laitiers.

Un lavage soigneux et fréquent des mains limitera les transmissions à l’entourage.

 

  De nombreux médicaments provoquent parfois une diarrhée, notamment les antibiotiques, les antiinflammatoires non stéroïdiens et le surdosage de laxatifs. Une consommation importante de polyols (confiseries, chewing-gum…) peut provoquer ou aggraver une diarrhée.

 

A retenir

Constipation, ballonnements, digestion difficile, diarrhée lorsque les symptômes sont réels et non résolus par des règles d’hygiène et de diététique, un traitement médicamenteux s’impose. Certains médicaments sont à privilégier. A l’inverse, d’autres médicaments laxatifs ou contre la diarrhée, y compris des tisanes, présentent trop de risques d’effets indésirables pour être recommandés. Enfin d’autres ne sont pas franchement efficaces.

Trente spécialités pharmaceutiques disponibles sans ordonnance ont été évaluées par le centre d’essais de l’INC qui vous aide à bien choisir.

 

Pour en savoir plus

> Consultez les résultats de l’essai comparatif sur les médicaments d’aide au transit, antidiarrhéiques et laxatifs sans ordonnance publiés dans le mensuel de janvier 2017 de 60 Millions de consommateurs (contenu payant).

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